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Christianisme > Nouvelles pistes

Nouvelles pistes pour le christianisme

Il y a longtemps que je réfléchis sur les changements qui me paraîtraient souhaitables dans le christianisme.

Ces réflexions se situent dans le cadre de la foi chrétienne la plus classique (voir par exemple ce que j'ai écrit sur la Trinité, ou sur Saint Paul), foi qui est très forte: se reporter par exemple à mon "Jardin intime", aux "Notes" ou aux textes sur "Puissance de la louange".

En 1990, j'avais écrit par exemple le texte "Le dernier Pape", qui propose une attitude d'ouverture oecuménique complète.

Le texte "Approches" et le texte "Présentation du christianisme" constituent les deux principaux documents qui décrivent ma démarche.

Les idées présentées dans "Approches" sont progressivement développées et précisées dans diverses pages de ce site, notamment pour l'instant les pages "Approches, suite", "Schémas" et "Petites notes".

Outre les idées mentionnées ci-dessus, je réfléchis, en ce qui concerne la vie spirituelle, à son fonctionnement dans le cadre de la vie psychologique, dans une optique basée notamment sur les notions de spontanéité et de paradoxes, en particulier à partir des idées de Watzlawick et de Van Vogt. Il ne m'est pas encore possible d'en parler plus en détail.

Post-scriptum: Le qualificatif que j'ai mis dans le titre au mot "Approches" ("factuel") n'est sans doute pas optimum. Sur le site "Approches" j'avais parlé de "christianisme ouvert". C'est un peu tout cela et plus que cela...
      3.07.09 - Commenter sur le blog

"Nous implorons ta bonté"?

La liturgie est remplie d'expressions qui évoquent plus la mentalité du Premier Testament que la façon dont nous croyons aujourd'hui.
Il y a les "Souviens-toi Seigneur" (comme s'il avait besoin qu'on lui rappelle quelque chose!), les "Nous te supplions d'accepter ces offrandes" (il s'agit du corps et du sang du Christ!), etc.

Est-ce que les apôtres imploraient la bonté de Jésus? Sans doute n'avaient-ils qu'imparfaitement conscience de sa grandeur. Mais Jésus a dit: "Je ne vous appelle plus mes serviteurs mais mes amis (Jean 15,15)"

Quelle idée de Dieu est véhiculée par notre liturgie?
      Novembre 2008 - Commenter sur le blog

"Jésus a payé pour moi"?

Certains charismatiques catholiques, du fait sans doute de leurs relations avec les évangéliques, chantent parfois des chants qu'on n'imaginerait plus chanter en paroisse...

Par exemple faut-il, comme le dit un chant, considérer que "Jésus a payé pour moi"? Avec en plus le double sens: "payer" au sens d'être puni; payer pour racheter les esclaves du péché que nous étions?
C'est là une approche qui date vraiment. La réalité théologique du péché demeure, ainsi que la puissance de la croix et de la résurrection; mais il est possible - et souhaitable - de les énoncer autrement.

Dieu nous aime, et veut nous montrer le chemin de vie: c'est l'amour jusqu'à la croix, comme Jésus nous l'a révélé, et grâce à l'aide de l'Esprit.

Dieu - Jésus est Dieu - n'a rien à payer à qui que ce soit: il ne doit rien au diable, par exemple. Et en plus, sa souffrance n'empêche pas que nous ayions éventuellement nous aussi à souffrir.
Mais elle nous révèle ce qu'est l'amour.
      8.10.08 - Commenter sur le blog

La croix du Christ est-elle un sacrifice?

Au premier siècle de notre ère, les sacrifices étaient la manière habituelle de s'adresser à Dieu chez les juifs, et aux dieux chez les païens. Il est clair que ce n'est plus notre façon de nous adresser à lui.
Déjà dans l'Ancien Testament les prophètes expliquaient que Dieu préfère un coeur pur à tous les sacrifices. Et Jésus n'emploie pas le mot sacrifice à propos de lui-même, même si le contexte est celui de la reprise de la Pâque, Jésus étant le nouvel agneau, par conséquent "sacrifié".

La perception de la mort du Christ comme sacrifice, qui était nécessaire à l'époque pour faire la transition entre l'ancienne religion et la foi chrétienne, est maintenant une gêne, et n'est plus nécessaire.
Le mot "sacrifice" a pris de nos jours un sens relativement négatif, et surtout il peut bloquer notre perception de l'amour de Dieu.
Lorsqu'une mère explique à son enfant les sacrifices qu'elle estime faire pour lui, l'enfant ressent souvent cela négativement.

Heureusement, les chrétiens peuvent avoir aujourd'hui de Dieu une idée plus positive, Jésus étant le modèle de l'amour, qui va jusqu'à la mort par amour.
Dans cette approche, la croix n'est pas une offrande faite à Dieu - après tout Jésus lui-même est Dieu -, mais le témoignage par Dieu de ce qu'est l'amour, qui refuse la haine et la violence.

Lorsqu'on évoque Mère Teresa, Soeur Emmanuelle ou tant d'autres, on ne dit plus, comme on a pu le dire dans le passé pour d'autres saints, qu'elles se sont sacrifiées, mais qu'elles ont aimé, jusqu'à la mort.

Si la croix change tout, si elle nous permet de quitter nos absences d'amour (notre péché), c'est parce que la vie du Christ, dans tous ses aspects, nous montre le chemin et nous donne la possibilité de le suivre. C'est en cela qu'elle nous libère du péché originel.
Il s'agit d'une montée vers Dieu, commencée dans l'Ancien Testament et qui se poursuit.
Il n'est pas correct me semble-t-il de dire que "Jésus est mort pour nos péchés": il est allé jusqu'à la mort pour nous montrer ce qu'est l'amour. Et c'est sa résurrection qui nous montre le chemin de la vie.

La croix n'est pas un "sacrifice": elle est le modèle de l'amour, qui débouche sur la résurrection.
Comme il serait bon que nous ne vivions pas l'amour sur le mode du sacrifice, et que notre liturgie elle aussi quitte ce registre, pour parler de vie et de mort: d'amour.
(Voir sur ce thème, en page 2 d'Approches, deux citations de Bernard Sesboüé).
      13.11.08 - Commenter sur le blog

Max Planck et les infusoires

Une citation que je reproduis avec plaisir, tant elle rejoint ce que je dis dans mon texte "L'homme est une fourmi...":

"On peut parfaitement concevoir, et peut-être n'est-il pas du tout invraisemblable, que notre intellect humain ne soit pas le plus haut, mais qu'il se trouve en quelque autre lieu ou à quelque autre époque des êtres dont l'intelligence surpasse la nôtre d'aussi loin que la nôtre dépasse, par exemple, celle des infusoires."
(cité par H. S. Gagnebin et Ferdinand Gonseth, "Déterminisme et libre arbitre", Neuchâtel 1944 p.86)

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Max Planck est un physicien, prix Nobel, créateur de la théorie des quanta. Certes le texte continue en affirmant que l'homme est entièrement assujetti aux "lois de causalité", mais ce qui m'intéresse ici c'est l'idée que des êtres supérieurs pourraient très bien exister...
      Novembre 2008 - Commenter sur le blog

"Tu as trouvé grâce"?

L'ange dit à Marie, en Luc 1,30: "Tu as trouvé grâce auprès de Dieu". C'est ce qui figure dans le texte grec original, et donc on le répète tel quel. Sauf certaines traductions, qui ont compris ce que cela a de gênant pour un homme de notre époque.
Qu'est-ce que cela a de gênant? Un esprit moderne a des exigences de cohérence beaucoup plus fortes que l'on n'en avait à l'époque où l'évangile a été écrit. Et nous avons une idée de Dieu différente.

En disant "tu as trouvé grâce", on implique que les autres hommes n'ont pas trouvé grâce... Et on met en avant une idée de Dieu qui décide de faire grâce ou non: idée courante dans la Bible, j'en suis d'accord; mais qui n'est plus celle que nous avons. Nous voyons maintenant en Dieu un Père juste, et surtout, avec Thérèse de Lisieux, miséricordieux.

D'où des traductions du genre: "Tu es merveilleusement bénie par Dieu" (Living Bible), ou "Dieu t'a montré ton amour d'une façon particulière" (Parole de Vie).

Il est bon de pouvoir dire la Parole avec des mots qui traduisent vraiment comment nous croyons, avec nos exigences modernes.
      Novembre 2008 - Commenter sur le blog

Toutes les audaces

Un esprit vraiment ouvert doit être prêt à accepter toutes les réalités, aussi dérangeantes soient-elles. Ainsi - ce n'est qu'un exemple - de la réincarnation. L'Eglise considère qu'elle est incompatible avec notre foi. Je n'ai pas été vraiment convaincu par les arguments présentés, et je dis simplement ceci: si, après la mort, nous nous apercevons que la réincarnation existe effectivement, il faudra bien nous y faire! Le réel (serait-ce le réel après la mort) doit toujours l'emporter sur les théories, aussi belles soient-elles. Donc nous verrons!
Entendons-nous bien: je ne crois pas que la réincarnation soit l'hypothèse la plus compatible avec notre foi; mais je me refuse de dire que je sais ce qu'il en est, alors que nous ne le savons pas.
  Nov. 2008 - Commenter sur le blog

"Selon la chair"

L'affirmation selon laquelle Marie est mère de Dieu, adoptée au Concile d'Ephèse, est précisée dans certains des textes entourant ce Concile par l'indication qu'elle a engendré Jésus "selon l'humanité" (Acte d'union de 433), ou encore que Jésus "est dit avoir été engendré selon la chair". (Cf. "Histoire des dogmes" de B.Sesboüé, t. I pp. 377 et 390).
Cette précision est importante, car on ne peut pas vraiment dire, au sens strict, que Marie a engendré Dieu... Elle l'a engendré "selon la chair".
C'est le livre de Robert Caspar "Pour un regard chrétien sur l'Islam" (Bayard) qui a attiré mon attention sur ce point (p.118).
Il faut me semble-t-il accepter dans certains cas les expressions simples ("mère de Dieu"), mais savoir aussi s'exprimer de façon plus précise; toujours être prêt à affiner ce que l'on veut dire. Non pour détruire, mais au contraire pour énoncer notre foi de façon la plus exacte possible.

 

Image de nuages extraite d'une photo de Roland Trenzel