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Petites notes

Cette page reprend et développe, sous forme de petites notes, des thèses qui ont été présentées dans le texte de base "Approches", ainsi que dans "Une présentation du christianisme".
Beaucoup de ce qui est dit ici devra être précisé petit à petit, et éventuellement nuancé. Les commentaires sont possibles sur le blog.

"Ce qui se conçoit bien..."

Un universitaire écrit sur son blog qu'une bonne partie des problèmes de compréhension récurrents des étudiants proviennent de l’usage de concepts, de terminologies (..) suscitant naturellement la confusion, notamment par leur incohérence.

 

C'est là peut-être le coeur de ce qui m'a conduit à écrire "Approches": essayer d'énoncer des affirmations cohérentes et claires sur le christianisme.

D'accord, pas d'accord?

Certains chrétiens, très sûrs de leur façon de croire et de pratiquer, pourraient me demander à l'occasion: "Es-tu d'accord ou pas d'accord avec telle affirmation de l'Eglise, avec telle prière, etc. ?" C'est se placer sur le plan d'une vérité figée, affirmée plus ou moins solennellement.
Ce qu'il pourrait m'arriver de répondre, c'est que ce n'est ni comme cela que j'ai envie de parler à Dieu, ni comme cela que je suis à l'aise pour parler de Lui. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas "d'accord" avec la formulation traditionnelle. Cela veut dire que je pense possible, utile, pour certains chrétiens, à certains moments, d'exprimer les choses différemment, tant pour eux-mêmes que pour les relations avec les non-chrétiens.
Cela ne m'empêchera pas de pouvoir m'associer à la prière traditionnelle, et éventuellement de la dire; et de l'aimer.
(Texte écrit en 1991)

"A l'extérieur de notre univers?"

Des chrétiens semblent parfois s'interroger: "Qu'y avait-il avant le big bang?" Ils cherchent peut-être à situer Dieu dans le temps... ou encore à le placer quelque part dans notre univers?
Ces questions n'ont pas de sens religieux, ou bien nous dépassent, ce qui revient au même:
- Par exemple il y a peut-être des quantités d'autres univers! Le big bang ne concernant que le nôtre.
- Ou bien encore il y a des tas de dimensions du réel que nous ne percevons pas, ou sommes incapables de comprendre.
Tout discours sur Dieu me semble absurde; comme si une fourmi jugeait, à partir de sa vie et de ses perceptions, ce qu'il en est des trous noirs...
Combien de fois faudra-t-il répéter, avec Wittgenstein, que "sur ce dont on ne peut rien dire, il faut se taire".

Mais cela n'empêche nullement Dieu d'entrer en contact avec nous.
"Contentons-nous" de la révélation!

Y a-t-il du vrai dans toutes les religions?

Il y a presque toujours "du vrai" dans toute phrase qu'un homme peut dire! Donc bien entendu il y a des idées intéressantes, des propositions valables, dans la plupart des religions. Mais celui qui a mis sa foi dans le Christ ne peut pas, me semble-t-il, en même temps considérer une autre religion comme "vraie". C'est à la lumière de l'enseignement du Christ qu'il examine les autres doctrines; si elles vont dans le sens de l'amour, très bien; mais il n'y a qu'un seul Christ, source d'amour infini. C'est lui notre repère.
(Texte écrit pour ceux qui interprèteraient mal mon texte "Qu'y a-t-il après la mort?", qui ne parle que d'aspects de l'au-delà, et pas de l'amour du Christ).

"Dieu n'a pas fait la mort" ?

Le livre de la Sagesse, lu le 13° dimanche ordinaire de l'année B, affirme que "Dieu n'a pas fait la mort" (ch.1 v.13), et que "la mort est entrée dans le monde par la jalousie du démon" (ch.2 v.24). J'avoue avoir du mal à accepter cette idée, que je classe, comme un certain nombre d'autres, au rang de ce qui est "daté" dans la Bible.
En effet toute la biologie, toute la zoologie de notre monde, comporte la finitude et la mort. Dire que ce n'est pas Dieu qui a fait la mort revient à dire que ce n'est pas Dieu qui a fait ce monde, et que nous y sommes en quelque sorte en exil par rapport à un autre monde qui serait celui créé par Dieu! Que voilà une idée compliquée, et pas très chrétienne en réalité.
Pourquoi ne pas accepter que Dieu ait créé la mort, et éventuellement la donne (cf. Isaïe 45,7: "Je fais le bonheur, et je crée le malheur").
Une fois de plus, il y a dans la Bible des passages contradictoires entre eux. Notre boussole, c'est Jésus et le chemin qu'il nous ouvre. Ne nous laissons pas troubler par les pensées plus ou moins platoniciennes de la Sagesse.
              Juin 09 - Commenter sur le blog

Le Nouveau Testament est "daté".

Les auteurs du Nouveau Testament, comme ceux de l'Ancien, avaient en tête un certain nombre d'idées sur l'au-delà, sur Dieu etc. qui ne sont plus nécessairement les nôtres. Ce qu'ils disent de Jésus est également marqué par la culture de l'époque.

Une attitude scientifique

Mon travail "Approches" est l'introduction d'une approche de type scientifique dans la foi: compréhensible seulement par ceux qui ont la foi; et encore...
Avoir vraiment la foi, c'est être convaincu de l'existence réelle d'une sorte de "continent", inconnu des non-croyants: le continent des réalités spirituelles, de l'au-delà.
Mon approche, qui veut appliquer à ce domaine une attitude de type scientifique, est le plus souvent soit incomprise, soit écartée avec gêne ou peut-être horreur !
Car c'est bien une révolution que je propose, non dans la foi, mais dans la façon d'approcher, d'essayer de comprendre, les faits que nous, croyants, pensons constater.
En partant du fait Jésus. Et par exemple - ce n'est qu'un exemple - en ne considérant pas comme acquis tel ou tel aspect de l'au-delà dont les chrétiens ont l'habitude depuis vingt siècles, telle que la "béatitude éternelle" dont les morts (ou certains d'entre eux) seraient censés jouir.
(Se reporter au texte Approches pour plus de détail - le but de ce petit billet étant d'insister sur la révolution conceptuelle proposée).

Mais alors, la foi?

Mais alors, s'agit-il d'aborder "Dieu" avec une attitude scientifique? N'est-ce pas incroyablement prétentieux?
Ce n'est pas du tout cela; mais, notamment, d'aborder la relation avec Jésus, homme, comme on aborde la relation avec une autre personne: en ne mettant pas de côté sa capacité de réflexion, et ce que l'on sait par ailleurs.
On met sa confiance en Jésus, on a foi en lui, mais cela n'exclut pas d'essayer de comprendre. Mgr Lustiger avait coutume de dire: "Rien ne vous dispense d'être intelligents".
Et en particulier d'avoir en tête que la révélation est quelque chose de progressif, commençant au cours du Premier Testament, et que Jésus - et encore plus ses disciples - ont parlé selon ce qui faisait sens à l'époque.
Si l'on compare avec ce qu'est une relation sur le plan humain: aimer quelqu'un, avoir confiance en ce qu'il ou elle est, ne doit pas nous dispenser de réfléchir, d'exercer notre intelligence. D'être.

Une idée complètement différente de l'au-delà.

"L'au-delà" c'est à la fois ce qui existe actuellement et que nous ne voyons pas, et ce que nous verrons après la mort. Ma proposition est de réfléchir sur cet au-delà exactement comme on réfléchit sur le monde visible: de le penser comme un ensemble de dimensions, d'entités, de réalités, n'ayant pas une nature fondamentalement différente des dimensions que nous connaissons.

Il n'y a pas eu de "péché originel".

Il n'y a pas eu, dans le passé, de "faute d'Adam", que l'on appelle "péché des origines". Le "péché originel" existe, mais ce n'est pas un événement du passé.
L'idée qu'il y ait eu une époque où l'homme était en parfaite harmonie avec Dieu, repose sur une interprétation "littérale" de la Bible. En réalité il paraît complètement invraisemblable qu'une époque ait existé où l'homme était "sans péché": c'est à dire avec une liberté totalement ouverte à l'amour de Dieu. Et il est encore plus invraisemblable qu'une faute unique ait entraîné une dégradation générale et quasi définitive de la situation de l'homme sur terre. La Bible n'a pas ici de visée historique; et donc le Nouveau Testament (Paul,..) et la liturgie utilisent des formulations trompeuses.

Vérité "révélée", vérité évaluée

Lorsqu'on présente, comme l'Eglise le fait en général, les convictions chrétiennes comme des vérités révélées, on crée je pense le plus souvent un blocage chez les interlocuteurs non chrétiens. Autrement dit ce n'est pas la bonne approche si ce que l'on veut, c'est les convaincre (les convertir).
Dans mon approche, c'est le terme conviction qui est central, comme je le développe dans "Une présentation du christianisme".
Le chrétien est convaincu d'un certain nombre de faits, et les propose aux hommes. Ces faits sont le témoignage du Christ, son enseignement, sa résurrection, et donc l'existence de l'au-delà. Ces faits sont à discuter, à évaluer.
La vérité de ce que disent les chrétiens se découvre par changement dans les convictions. Le chrétien n'a pas de raison d'avoir peur de dialoguer "sur le marché des convictions": d'expliquer, et de convaincre. Non pas en parlant de "vérité révélée", mais de vérité découverte en changeant d'avis!


Texte plus récent sur un sujet voisin: "Ouverture, et recherche".

Penser Dieu?

Je suis toujours sidéré par le besoin des philosophes - et des théologiens - d'essayer de "penser Dieu": d'essayer de se représenter qui est Dieu, comment il fonctionne etc. J'avais écrit à ce sujet à André Comte Sponville. Et, dans un domaine différent, c'est un peu l'impression que me fait la "théologie du process". Pour paraphraser Brassens: "Qu'est-ce qu'ils en savent les bougres?" Personnellement je ne connais, avec Saint Paul, que Jésus-Christ: Jésus-Christ crucifié, et ressuscité. Ces "faits" me suffisent.

"Ne reste pas sourd à notre prière" !

On croit rêver quand on entend ou lit des oraisons de ce genre, qui nous ramènent à l'Ancien Testament, époque où sans doute les Hébreux pouvaient se demander si Dieu était toujours là ou non. Mais nous avons eu Jésus-Christ, qui nous a promis d'être avec nous tous les jours! Et nous avons reçu l'Esprit!
Que les Psaumes s'expriment ainsi, je le comprends, et lorsque je prie avec eux je m'associe à la plainte de ceux qui ne savent pas combien Dieu est amour. Mais dans la liturgie de l'Eglise, non! Parlons à Dieu, dont nous savons qu'il est présent, et qu'il nous donne ce dont nous avons besoin. Arrêtons ces expressions qui n'ont plus de sens.

Il nous sauve car il nous aime

Je poursuis ici, sous l'angle "Approches", la réflexion sur "Il m'a sauvé car il m'aime". Je dirais plus volontiers (mais c'est une longue phrase):
"Il nous propose le salut car il nous aime".
Ce n'est toutefois pas la même chose: "Il m'a sauvé" fait allusion à du vécu personnel, difficile à partager.
Peut-être justement ne faut-il pas le partager dans un endroit où tout le monde ne le percevra pas bien..
On pourrait dire aussi: "Il m'appelle, car il m'aime!"
   18 01 11 - Commenter sur le blog.

La Bible nous dit-elle "ce que nous devons croire?"

C'est l'approche des évangéliques me semble-t-il, et sans doute aussi de beaucoup d'autres protestants ("scriptura sola").
D'une part cette façon de définir la foi se heurte à des difficultés, car il y a des contradictions dans la Bible, et aussi des prescriptions dépassées (p. ex. lapider, mais il y en a beaucoup d'autres...).
Mais surtout ce n'est pas du tout mon approche, qui est complètement inverse. J'aurais tendance à dire - en me limitant ici au Nouveau Testament - que la Bible nous raconte comment les premiers chrétiens ont perçu Jésus. Et comment ils ont cru (quelle a été leur foi).
J'explique dans "Approches" que la façon dont les premiers chrétiens percevaient le monde est bien différente de la nôtre.
              07 09 - Commenter sur le blog

Un "modèle" pour penser le christianisme

Un peu à la façon dont, en sciences, on utilise des modèles pour représenter les phénomènes, "Approches" est l'ébauche d'un modèle du christianisme; qu'il sera opportun de mettre "en concurrence" avec d'autres modèles, de confronter au réel, et d'améliorer...
(Je commence à rédiger un texte, dans la partie "philosophie" du site, pour parler de "faits" et de "modèles").

Qu'y a-t-il après la mort?

La première chose à dire, c'est que nous n'en savons rien, ou pratiquement rien. Toutefois il y a plusieurs indices, pas forcément cohérents entre eux. D'une part bien sûr la résurrection de Jésus, et les apparitions de saints. Mais aussi, dans un genre différent, ce dont parlent les religions orientales, qui n'est d'ailleurs pas le même selon les religions. Et enfin, ce qui apparaît à travers les "NDE", expériences aux frontières de la mort, nombreuses et assez diverses.
Cela me rappelle le conte des aveugles et de l'éléphant: on place trois aveugles, qui n'ont pas la moindre idée de ce qu'est un éléphant, auprès d'une de ces bêtes. L'un est près d'un pied, un autre tient la trompe, et le troisième la queue. Ensuite ils comparent leurs expériences, et se disputent; ainsi, dit le conte indien, en va-t-il des religions. Elles ne voient chacune qu'un aspect du réel.
Faut-il croire, comme le dit une certaine tradition chrétienne, qu'après la mort c'est la "béatitude éternelle"? En fait il y a déjà le purgatoire, qui complique les choses.
Et dans cette ligne j'ai tendance à penser que nous sommes loin d'avoir atteint, à notre mort, le niveau spirituel qui permet la béatitude éternelle. D'où l'idée qu'après la mort "les travaux continuent", c'est à dire que de nouvelles étapes nous attendent, peut-être encore plus complexes que notre vie sur terre...
Voir aussi "Y a-t-il du vrai dans toutes les religions?".

 

Image de nuages extraite d'une photo de Roland Trenzel