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Christianisme > Général > Vie fraternelle

Chrétien
en réunion

Supposons que j'aie une réunion ce soir, qui risque d'être difficile.
Comment la préparer? Et comment s'y comporter?
Je parle ici d'un point de vue chrétien, et surtout pour des réunions entre chrétiens; certains points sont cependant applicables pour toute réunion.

D'abord: prier à l'avance! En remettant la réunion entre les mains du Seigneur:
"Je te remets cette réunion, Seigneur: tu connais mes défauts, mes limites, mon péché. Je remets entièrement la situation entre tes mains. Je me repose dans ton amour."
Il ne faut pas longtemps pour dire cette prière. Et cela change tout: on reconnaît que c'est le Seigneur le maître des événements.

Si l'on a un peu plus de temps, on peut prier pour tel ou tel participant, et spécialement pour ceux avec qui on a parfois des difficultés. Louer le Seigneur pour eux; penser à ce que sont leurs qualités, à ce qu'ils apportent au groupe et à leur entourage; dire aussi par exemple: "Merci, Seigneur, pour untel; merci de me donner de le rencontrer, et de changer à son contact!"

Me voici dans la salle de réunion: j'arrive en avance. Pourquoi? D'une part bien-sûr, si je suis le responsable, pour préparer éventuellement la salle et accueillir les participants. Mais surtout, que je sois responsable ou non, parce que cela permet de faire connaissance avec les autres, ou d'approfondir la relation personnelle avec eux; et aussi que souvent, c'est par les échanges avant la réunion que l'on peut sentir l'ambiance, et savoir quelles sont les positions des uns et des autres. (1) (2) (3)
(J'ai participé à de nombreuses réunions internationales, et j'ai été choqué par l'attitude de certains collègues qui arrivaient systématiquement par un train ou un avion les mettant en retard par rapport à l'heure de début de la réunion...).

Si je suis un simple participant, que dire, que faire, pendant une réunion? La réponse est assez simple: parler peu, et prier sans cesse!

Mais d'abord qu'en est-il de la prière initiale? Combien de réunions n'en ont malheureusement pas... Et combien de fois aussi ce temps est-il gâché: prière "guidée" (est-ce le moment?); "partage" des soucis des uns et des autres (même remarque); "sermon" du prêtre sur ce que doit être notre attitude. Alors qu'il s'agit de se tenir en silence devant Dieu (bien nécessaire après une journée de travail); et si à un moment quelqu'un parle, que ce soit pour s'adresser à Dieu ("Seigneur,.."), et non pas pour dire des phrases indirectes telles que "demandons à Dieu que..".

Maintenant, pourquoi parler peu? Parce que c'est Dieu qui agit, et qui mettra éventuellement dans la bouche de tel ou tel les mots appropriés, au moment adéquat; s'il pense qu'il est bon qu'il en soit ainsi.
Thérèse d'Avila le disait: "Là où les gens sont nombreux, parler peu". Mais c'est aussi une règle de bon sens: l'équilibre de la réunion suppose que l'on permette à chacun de parler. D'où mon énervement (en général intérieur..) quand certains parlent sans tenir compte des autres ou d'une discussion déjà en cours. Ce qui veut dire aussi qu'ils oublient d'écouter les autres jusqu'au bout (pas toujours facile il est vrai!).

Et donc, quand parler? Quand on en sent vraiment la nécessité, pour apporter brièvement au groupe une information essentielle, ou pour montrer qu'une alternative importante se présente. Demander alors modestement la parole. Mais accepter qu'on ne vous la donne pas! Dieu agira quand il le veut, comme il le veut.
Ne pas vouloir briller, ou l'emporter! Ne parler, en fait, que si l'on pense que cela va permettre au débat principal d'avancer. Par contre si la discussion est enlisée dans des points non essentiels, inutile d'y rajouter du combustible...

Il s'agit d'abord de prier: sans cesse, et de façons diverses.
J'ai pris l'habitude, lorsqu'une réunion risque d'être difficile, d'emporter mon chapelet: non pas pour le réciter, mais pour "m'accrocher à lui" aux moments où je serais tenté de me mettre en colère... Le cardinal Lustiger, ai-je lu récemment, posait devant lui sa croix pectorale, et la regardait longuement.
Arriver à se calmer intérieurement, avant de fusiller l'autre du regard, ou d'intervenir!

Prier, c'est aussi regarder les autres avec amour (j'ai eu la chance une fois d'avoir un charisme de ce type). C'est louer Dieu; le remercier pour la réunion en cours, et pour chacun des participants.

J'aime beaucoup un aphorisme cité par Nicky Gumbel: "Les gens oublieront ce que vous avez dit (sous entendu: de valable); ils oublieront ce que vous avez fait (de bien), mais ils n'oublieront pas ce qu'ils ont ressenti en votre présence.."
Que Dieu permette que ce soit l'amour qui transpire de notre façon d'être!

Encore un point, bien difficile: Ne pas dire du mal des absents! Pas parce que cela leur sera peut-être rapporté (!), mais parce que c'est à la manière dont on parle des absents que les présents sauront comment on les traite en leur absence... ! Et surtout parce qu'il s'agit de parler des faits et non de juger les personnes.

P.S.: Dans ce texte j'ai essentiellement en tête le cas d'un simple participant à la réunion, non celui du président qui est évidemment amené à agir de façon plus active.
25.05.13 En relisant le texte, je pense à mes années de discussions professionnelles technico-politiques: parfois il s'agissait de ne pas accepter que 2+2 fasse 5 ! Une attitude d'amour ne suffisait pas! Alors que dans l'Eglise elle doit être au centre.

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(1) Souvent aussi des discussions ont déjà eu lieu par Internet; une bonne partie de ce qui sera atteint en réunion dépend d'échanges qui ont eu lieu avant.
(2) Pour arriver à l'heure, "viser H-5".
(3) Voir aussi - mais on entre alors vraiment dans les aspects techniques - la méthode que j'utilisais à l'INSEE pour les discussions sur les nomenclatures.
   24 05 13 - Commenter sur le blog.

Vie fraternelle...

"Frères" (et soeurs): quels beaux mots!

"Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le vous aussi pour eux"
      (Mt 7,12).

"Demander la correction fraternelle"

Il n'est pas facile de se faire aider par des frères, pour découvrir les points sur lesquels les gens n'aiment pas votre façon d'agir ou d'être, vos défauts, etc.
J'ai imaginé la méthode suivante, qui pourrait je pense être appliquée dans certaines communautés; ou même dans certains couples!

Il y aurait en fait deux ou trois temps, étapes ne se situant pas le même jour:
- Dans un premier temps, celui qui souhaite qu'on l'aide à mieux voir ses défauts, demanderait à un ami - un véritable ami - s'il accepte ou non de l'aider en lui indiquant gentîment certaines des choses qui, d'après ce qu'il sait ou ressent, ne sont pas jugées satisfaisantes par certains membres de la communauté. L'ami pourrait refuser; s'il accepte, un premier délai s'ouvre alors, pendant lequel l'ami réfléchit, se prépare, afin de parler ensuite avec le maximum d'amitié et d'empathie: pas évident!
- Le deuxième temps, ce serait la rencontre, brève ou non, peut-être autour d'un repas ou de quelque chose d'agréable à partager; rencontre commençant par une prière.
- Un troisième temps, éventuel, ressemblerait à ce que l'on appelle dans certaines communautés la réconciliation: il s'agirait d'aller trouver quelqu'un pour lui dire ce que l'on pense avoir fait de mal vis à vis de lui ou d'elle, et dire combien on le regrette. Mais l'autre n'a pas forcément à répondre ni à "pardonner". Cela devrait se situer également dans la prière.

Voilà, c'est une idée toute fraîche de ce matin! Elle sera peut-être à approfondir ou à modifier!
   21 06 11 - Commenter sur le blog.

 

Image de nuages extraite d'une photo de Roland Trenzel