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Christianisme > "Devenir chrétien"
"Devenir chrétien": projet de "guide"

Je débute sur cette page une sorte de "catéchisme" pour "catéchumènes", en n'utilisant pas ces mots.
Il s'agit, dans la ligne des textes "Approches" et "Présentation du christianisme", de parler comme on parle aujourd'hui, et de réfléchir comme un homme de notre époque réfléchit.
Ce projet est ambitieux. Il est clair que les ébauches que j'écrirai, sur cette page et celles qui suivront, devront être de nombreuses fois reprises, corrigées, améliorées; développées.

Il est proposé aux lecteurs qui souhaiteront commenter ces textes de s'inscrire sur le forum, plus approprié que le blog pour discuter des nombreux points qui vont être évoqués ici.

Les textes de ce "guide" seront présentés dans des encadrés, tandis que les commentaires qui les accompagnent sont hors encadrés et en italique.

 

Devenir chrétien - un guide
Vous avez la conviction que Dieu existe; et Jésus est pour vous le modèle de l'amour qui change la vie.
Ce guide d'introduction au christianisme veut vous aider à mieux comprendre ce que Jésus nous a fait connaître, ainsi que la façon dont les chrétiens en parlent, et surtout essaient d'en vivre.
Pour lire ce texte avec profit, il faut que vous ayez un livre contenant les évangiles, ou une Bible; vous pouvez en trouver pour un prix très faible. Apprenez à repérer dans ce livre où se trouve l'évangile de Matthieu, et les livres qui le suivent: Marc, Luc, et Jean.

J'enchaîne en fonction des idées que j'ai en tête. Un véritable plan s'introduira progressivement.

Que désigne le mot "christianisme"?
Ce mot désigne la religion basée sur Jésus "Christ".
Une religion c'est à la fois un système social, et la conviction personnelle de chacun de ses membres.
Le christianisme est le système social (on peut dire aussi l'ensemble des organisations et des relations sociales) basé sur la conviction que Jésus était plus qu'un homme, et était vraiment présence de Dieu sur terre.
Le mot "Christ" (en grec), ou "Messie" (en hébreu) désigne pour les chrétiens "le Sauveur", le roi, qui apporte la libération spirituelle et inaugure le "royaume de Dieu".
 
Un chrétien, c'est quelqu'un qui croit cela, et qui est devenu membre de la communauté chrétienne en recevant le baptême.
Le baptême nous associe, de façon invisible, à la présence et à l'action de Dieu dans le monde.
Les chrétiens souhaitent que tous les hommes puissent croire à cette présence, et participent, avec l'aide de Dieu, à répandre l'amour.
Les chrétiens réels sont bien loin de la définition idéale donnée ci-dessus...
Mais aussi, et c'est plus ennuyeux, ils ne sont pas d'accord entre eux sur ce qu'est la "bonne nouvelle" de Jésus-Christ, les uns insistant par exemple sur le péché et le jugement, d'autres sur le changement qu'ils se sentent appelés à introduire dans le monde, etc.
Un auteur évangélique (Greg Gilbert) écrit: 'Interrogez cent évangéliques, et vous aurez une soixantaine de réponses différentes (sur ce qu'est la "Bonne Nouvelle")'.
Il est proposé, dans ce guide, de partir des faits (vie et résurrection de Jésus, etc.), tels qu'on peut penser qu'ils se sont déroulés.

Et s'il est vrai qu'il y a beaucoup de façons différentes de comprendre le message de Jésus, ce qui est important c'est:
  - d'entrer en relation avec lui, car il est présent: de prier; d'apprendre à se laisser guider par son
    Esprit.
  - d'agir toujours plus selon l'amour, tel qu'il nous l'a montré,
  - cet amour conduisant notamment à accepter la diversité des opinions et des comportements parmi
    les chrétiens, et à agir avec eux même s'il nous semble que eux n'agissent pas dans l'amour...!
Avec ces règles de vie, on est sûr d'être dans la bonne direction.
"Voyez comme ils s'aiment les uns les autres"
(Tertullien, Apologétique 39,7 - Au 2° siècle)

 

"Dieu"
Jusqu'aux époques récentes, les hommes ont toujours pensé qu'il existait des puissances supérieures, des "dieux" - quel que soit le nom qu'on leur donne.
Avec le développement de la science, il y a maintenant des personnes qui sont convaincues que le monde peut s'expliquer sans que des êtres supérieurs existent. Mais ils ne peuvent pas le démontrer - pas plus qu'un embryon de poussin, dans son oeuf ne peut expliquer l'oeuf qui le contient, et encore moins la poule qui l'a pondu!
 
Il existe à travers le monde différentes religions. Ont-elles été inventées par des hommes, ou bien leurs créateurs ont-ils été en contact avec des puissances supérieures? L'honnêteté scientifique oblige à dire que nous n'en savons rien. Les chrétiens ont seulement des convictions en ce qui concerne Jésus: ils pensent qu'il "vient de l'au-delà".
Les gardes du Temple n'avaient pas osé arrêter Jésus. Ils dirent aux chefs des juifs:
"Jamais un homme n'a parlé comme cet homme !" (Evangile de Jean - 7,46)
Les chrétiens sont convaincus que Dieu s'est révélé, d'abord au peuple d'Israël, puis à travers la personne de Jésus-Christ.
 
Un conte indien peut nous aider à respecter les autres traditions religieuses:

Mais ne pas les mélanger (syncrétisme)...

On introduit quatre aveugles dans une salle où se trouve un éléphant. L'un des aveugles touche la trompe; un autre la queue; un troisième une patte; le quatrième une défense.
Ils discutent ensuite entre eux, et ne peuvent pas être d'accord sur la nature de l'éléphant; ils en viennent à se disputer violemment.
Ainsi en va-t-il, estime ce conte indien, des différentes religions. Chacune a vu, ou pense avoir aperçu, un aspect de l'au-delà, et n'admet pas que d'autres religions voient les choses différemment.
Est-ce que les spiritualités ou religions non-chrétiennes comportent des contacts avec des êtres supérieurs? Ne répondons pas trop vite négativement: nous ne sommes que de pauvres hommes, et l'au-delà nous dépasse!
Ce que nous savons, c'est que Jésus a ouvert les yeux de notre coeur:
"Ce que je sais, c'est que j'étais aveugle, et que maintenant j'y vois!" (Evangile de Jean - 9,25)
Alors, y a-t-il un Dieu? Et que peut-on dire de lui?
Jésus nous parle de son "Père" (par exemple Evangile de Jean 14,6-11). Jésus est "le Fils" bien-aimé de Dieu (p.ex. Evangile de Marc 9,7). Le "Père" dont nous parle Jésus, c'est le Dieu que le peuple juif, depuis longtemps déjà auparavant, avait appris à connaître et à adorer.
Que peut-on dire de ce Dieu?
Nous en parlerons tout au long de ce texte, ... MAIS: en même temps, il faut admettre que Dieu dépasse tout ce que nous pouvons en dire, ou croyons en comprendre!
"Si tu as compris Dieu, ce n'est pas Dieu" (Saint Augustin)
Certains théologiens ont été jusqu'à dire qu'on ne pouvait parler de Dieu que négativement, en disant ce qu'il n'est pas: parce qu'il est plus que ce qu'on peut en dire, et que surtout il est différent, au-delà de notre compréhension.
Un passage de la Bible nous en donne une idée; le prophète Elie (environ 850 ans avant Jésus-Christ) est monté sur la montagne de l'Horeb:
"Le Seigneur dit à Elie: 'Je vais passer devant toi'. Il y eut d'abord un vent puissant, qui brisait les rochers; mais le Seigneur n'était pas dans le vent. Ensuite il y eut tremblement de terre; mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Puis il y eut un feu; mais le Seigneur n'était pas dans le feu.
Et après le feu, il y eut le bruit d'un souffle léger. Quand il l'entendit, Elie se voila le visage."
(Premier Livre des Rois, 19,11-13)
Ce que nous savons, c'est ce que Jésus nous a montré par sa vie, et ce qu'il nous a dit: voilà ce que Dieu est et fait!
Nous savons aussi que Dieu continue à agir dans nos vies:
- par sa providence (lire par exemple Matthieu 6,25);
- par le Christ, qui est parole (les évangiles), nourriture (le repas du Seigneur), et corps dont nous faisons partie (l'église);
- par le Saint Esprit, qui agit dans nos coeurs et nous conseille.
 
Le Dieu que les chrétiens connaissent, c'est un Dieu discret: Christian Bobin l'a appelé le Dieu "Très bas", mort sur la croix pour nous montrer jusqu'où va l'amour.
 
"L'au-delà"
Quand on parle de "l'au-delà", on désigne à la fois les aspects du monde qui nous dépassent, et où se trouvent pense-t-on des esprits, des anges et Dieu lui-même, et d'autre part "l'endroit" où nous nous trouverons après la mort si, comme le dit Jésus, notre existence continue.
Cet au-delà est-il un lieu (par exemple quelque part dans une quatrième dimension)? Est-ce que, même, le temps continue à s'écouler comme sur terre? Nous n'en savons absolument rien, et Jésus ne nous a rien dit là dessus, sauf sous forme de comparaisons, d'images, qui ne sont pas faites pour être prises au pied de la lettre.
Les chrétiens ne savent de l'au-delà que ce que Jésus nous en a dit: notamment l'annonce d'un jugement; et la possibilité d'une communion plus intense avec lui.
 
Faut-il alors nier ce que nous disent, ou semblent constater, d'autres spiritualités ou religions - ou même la science maintenant, avec la preuve que les expériences "aux frontières de la mort" correspondent au moins en partie à une réalité?
A toute époque, des chrétiens ont été tentés de refuser ce que les scientifiques ou les explorateurs découvraient, craignant à tort que cela remette en cause ce que Jésus nous a dit, ou son rôle unique de chemin vers l'amour.
De même par rapport à ce que disent ou semblent constater d'autres spiritualités, notre attitude peut être complètement apaisée: si ce qu'elles disent est vrai, cela fait partie du plan de Dieu; si ce n'est pas vrai - s'il s'agit en somme d'imaginations ou de constructions de l'esprit, à nous de les évaluer à la lumière de l'amour.
Dennis Gira est un chrétien spécialiste du bouddhisme; ses amis bouddhistes lui ont demandé comment lui, qui connaît si bien le bouddhisme, pouvait rester chrétien. Il a répondu dans son livre "Le lotus ou la croix - les raisons d'un choix" (Bayard): il n'existe rien d'équivalent, en dehors du christianisme, à l'amour révélé par Jésus-Christ.
Il arrive aussi que l'on se demande si les phénomènes "surnaturels" dont on entend parler, que l'on constate ou croit constater, ont pour origine des esprits mauvais. Cela n'est pas impossible dans certains cas: Jésus nous a bien affirmé que de tels esprits existent. Mais ce n'est pas à nous de nous en occuper, et encore moins de fixer notre attention sur eux: il faut laisser Dieu s'en occuper, et pour notre part, tourner notre regard vers lui, et nous centrer sur l'amour pour tous les hommes.
 
En résumé:
1 - S'il s'agit de nouvelles dimensions du réel, découvertes par les hommes, il convient d'en accepter la réalité et de les évaluer.
2 - En ce qui concerne les autres religions ou spiritualités, il y a lieu de les respecter, d'aimer les hommes qui les pratiquent, et éventuellement d'apprendre à mieux connaître leurs convictions, dont certains aspects peuvent nous enrichir.
Benoît Billot, moine bénédictin, a séjourné dans des monastères bouddhistes. Son expérience et sa spiritualité s'en sont trouvées enrichies. Il en parle dans plusieurs de ses livres, et notamment dans "Voyage spirituel dans le bouddhisme zen" (Actes Sud).
3 - Si l'on pense, dans des cas très rares, qu'il s'agit de phénomènes liés à des esprits mauvais, il ne faut en aucun cas s'en occuper ni chercher à lutter; c'est l'affaire du Seigneur, et éventuellement de prêtres "exorcistes" spécialement formés.
Mais le démon agit surtout à travers nos péchés habituels: tournons-nous vers Dieu et demandons lui d'augmenter en nous l'amour!
Un excellent livre de Fabrice Hadjadj, "La foi des démons" (Salvator 2009), dont on trouvera un extrait sur le site du journal "La Vie" nous montre comment c'est à travers notre orgueil, notre jalousie etc. qu'il peut agir sur nous, sans avoir besoin de manifestations extraordinaires!
Deux citations pour finir:
 
- Qu'il s'agisse de faits ou d'opinions:
"Examinez tout avec discernement, retenez ce qui est bon" (1 Thessaloniciens 5,21)
- Et aussi cette phrase dite par Jésus à Saint Pierre, qui le questionnait à propos d'un autre disciple:
"Que t'importe? Toi, suis-moi!" (Evangile de Jean 21,22)
Oui, suivons Jésus, avec l'aide de l'Esprit !
 

 
Peut-on croire en Dieu?
Croire en Dieu est-il absurde, ou ridicule, ou déraisonnable?
Chaque chrétien a suivi un itinéraire différent, qui l'a amené à croire que Dieu existe et qu'il nous aime.
D'autres hommes pensent au contraire que Dieu est impossible, ou encore inutile.

 

 

Image de nuages extraite d'une photo de Roland Trenzel