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Christianisme > Notes

Notes

La plupart des textes de cette page étaient jusqu'en février 2012 sur la page d'accueil du site, que j'ai souhaité alléger.
En plaçant le curseur sur la date qui précède chaque texte, on voit apparaître la référence du texte ("permalien"), ce qui permet de le copier et d'y faire référence.
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8.4.11
Le Carême prépare... Pâques!

Lorsqu'il a été proposé dans notre paroisse de faire un chemin de croix tous les vendredis de Carême, j'ai été surpris, et me suis même demandé si c'était bien "liturgique"...
C'est que pour moi le Carême n'a pas pour but de préparer le vendredi saint, ou de méditer spécialement sur la mort du Christ. C'est un temps de purification personnelle, pour préparer l'immense joie de Pâques: l'ouverture de nos tombeaux!

Chacun peut choisir, dans cette période, ce qui lui permet de se convertir, de se tourner davantage vers la source de l'amour. C'est un temps de prière renforcée; un temps de pénitence, de souci de l'autre. De vie au désert, pour laquelle des formes liturgiques inspirées de la prière monastique me conviendraient mieux.

Cela dit je reconnais que dans notre paroisse ce chemin de croix hebdomadaire de Carême (le vendredi soir à 20h) est une réussite: participation très nombreuse, esprit de prière évident! Belle dévotion populaire! C'est bien!

19.12.10
Avenir de l'église?

Vacances à la montagne. Le programme hebdomadaire des stations ne mentionne, contrairement aux années précédentes, ni messe ce dimanche, ni rien non plus pour Noël.
Nous descendons donc à la ville, siège d'un vaste doyenné. Pas de messe non plus aujourd'hui dimanche; seulement une "ADAP" (Assemblée Dominicale en l'Absence de Prêtre); pas de communion. Le soir du 24 il y aura une veillée avec messe à 18h30; mais rien le jour de Noël.
Je découvre combien notre région parisienne est privilégiée, grâce à sa densité de population et à l'apport de nombreux prêtres étrangers.

"ADAP" donc: dont le nom négatif est significatif (dans mon diocèse on dit ADAL: "animée par des laïcs"). Assemblée clairsemée, alors que d'habitude le dimanche la grande église est pleine, même hors saison. Beaucoup de personnes âgées, et chants datant pour une part des années 50 (je m'en souviens!).

Un blogueur canadien se demandait récemment si l'église (catholique) allait disparaître au Québec. J'avais haussé les épaules, connaissant suffisamment de chrétiens dynamiques, et convaincu que l'Esprit nous guidera. Mais si les messes sont de manière habituelle remplacées par des assemblées auxquelles manque l'essentiel, et si la joie d'être chrétiens ensemble n'anime pas nos communautés, combien vont s'en détourner? Et combien de nouveaux la rejoindre?

Déjà, bien que dans ma paroisse de banlieue nous ayons - cette année! - un prêtre, on entend de tous côtés: "Votre assemblée est trop ceci et pas assez cela" ("ceci" et "cela" variant selon les personnes); et un nombre croissant ajoute: "Je préfère aller ailleurs" (tant que cet "ailleurs" existe !).
Mgr Lustiger, comme beaucoup d'autres, le disait: "l'Eglise n'est pas un magasin où l'on vient choisir ce que l'on aime". Nous sommes une communauté... Nous devons être une communauté: vivante, aimante!
Et le pain eucharistique doit nous être donné, quoi qu'en pensent peut-être des intégristes qui n'acceptent pas que l'on communie aux assemblées dominicales sans prêtre.
Sinon ce sont des cultes protestants... en moins bien! Car chez les protestants il y a souvent partage du pain, signe d'unité; et une nourriture intellectuelle; etc. !

3.12.10
Psaumes 136 et 149...

Si vous lisez quelquefois les Psaumes, vous connaissez sans doute la fin du psaume 136:
"O Babylone (..), heureux qui saisira tes enfants pour les briser contre le roc."

Ce passage, comme un certain nombre d'autres, est entre crochets dans les psautiers, ce qui signifie que l'on peut les sauter... Heureuse initiative.
Par contre je découvre aujourd'hui la fin du psaume 149 (versets 6 à 9), qui vaut aussi son pesant de violence et qui n'est pas entre crochets:
"Qu'ils proclament les éloges de Dieu, tenant à la main l'épée à deux tranchants.
Tirer vengeance des nations, infliger aux peuples un châtiment,
Charger de chaînes les rois, jeter les princes dans les fers,
Leur appliquer la sentence écrite,
C'est la fierté de ses fidèles.
"

Et on parle quelquefois de passages du Coran appelant à la lutte contre les infidèles...
Balayons devant notre porte!

1.12.10
Hommes et femmes de paix

Nos paroisses sont-elles des lieux de paix? Sommes-nous des hommes et des femmes de paix?
Je parlais récemment avec un musulman, et nous tombions d'accord sur le fait que les croyants devraient essayer de contribuer à la paix dans le monde.
Mais quand je vois combien les comportements dans telle ou telle paroisse que je connais sont loin d'aller dans le sens de la paix, je m'interroge: les chrétiens ont-ils compris qu'ils doivent, qu'ils peuvent, être des hommes et des femmes de paix?
Ici c'est un organiste qui refuse de jouer quand un certain animateur dirige les chants; là c'est un sacristain qui dit au nouveau prêtre: "Vous devez accepter notre façon de fonctionner telle qu'elle est, et ne rien changer", puis qui ajoute: "N'essayez pas de me faire travailler avec UneTelle, je refuse."

Et j'ai bien d'autres exemples de chrétiens qui se comportent inamicalement avec d'autres paroissiens.

Après on fera de belles déclarations comme quoi la paix est importante; sans se rendre compte combien on la blesse par son attitude quotidienne.
On oublie trop facilement que la paix est quelque chose de précieux qu'il faut sauvegarder, nous qui avons la chance, en France, de l'avoir à peu près.
Et on oublie qu'il s'agit d'aimer, plus que de "faire" ou de produire des résultats.

Se remettre entre les mains de Dieu.
Voir en chaque femme et chaque homme, et d'abord en ceux que l'on rencontre à l'église, des frères avec qui il s'agit de vivre dans l'amitié.
Est-ce si difficile?

Etre des hommes, des femmes de paix.
Des hommes et des femmes de Dieu.

    Voir aussi "Le salut, c'est d'aimer"

22.11.10
Royaume, ou royauté?

Hier dimanche, c'était la fête du Christ Roi, source de malentendus et de difficultés.
Le prêtre a fait parler l'assemblée: la plupart ont dit que les rois, c'était du passé, etc.
Et on a ressorti la célèbre formule: "Mon royaume n'est pas de ce monde" (Jean 18,36). Cela m'a brusquement arrêté: le royaume ne serait pas de ce monde? C'est contradictoire avec ce que Jésus dit en Luc 17,21 ("Le royaume est au milieu de vous") et en tant d'autres endroits.
Après analyse, j'ai constaté que Jean n'emploie le mot "royaume" que deux fois (avec Nicodème au chapitre 3, et avec Pilate), alors que le terme est très fréquent dans les synoptiques. Et j'ai aussi noté que la TOB utilise trois traductions différentes du mot "Basileia", selon que l'on parle de Dieu qui "règne"; ou bien de notre vie - présente et future - dans le royaume; ou enfin de la royauté de Jésus (face à Pilate).

Au total il me paraît erroné de traduire le texte grec par "Mon royaume n'est pas de ce monde": car, oui, le royaume est déjà commencé. Il est du "déjà là" en même temps que du "pas encore là".
Je préfère dire avec la TOB: "Ma royauté n'est pas de ce monde".
Jésus prendra possession de sa royauté dans l'avenir. Sur cette terre, il est un roi crucifié, et nous sommes crucifiés avec lui, dans l'ébauche du Royaume qu'est notre vie de chrétiens.

20.11.10
"Bienheureuse es-tu, Marie"

J'ai beau dire lentement le "Je vous salue Marie" et en répéter les phrases, il m'est difficile d'en faire une prière personnelle: Ce n'est pas moi, ou un homme quel qu'il soit, qui a dit à Marie "Je te salue, pleine de grâce", c'est l'ange envoyé par Dieu. Donc je n'arrive pas à en faire vraiment ma prière.
En cherchant quelles phrases correspondraient à mes sentiments, j'ai abouti à ce qui suit:

"Bienheureuse es-tu, Marie, choisie par Dieu entre toutes les femmes; (et) béni soit Jésus ton enfant!"

On peut en avoir une version qui soit davantage sous forme de prière:

"Je me tourne vers toi, Marie, femme bienheureuse, choisie par Dieu parmi toutes les femmes.
Prie pour nous, pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort."

Mais finalement il suffit peut-être de changer un peu le début du texte actuel:

Je me tourne vers toi, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi!
Tu es bénie (etc.)

Il resterait à réfléchir sur la suite du texte officiel: pourquoi est-ce qu'après avoir dit que Marie est bénie, on dit que Jésus est lui aussi béni ! Certes les croyants (chrétiens et juifs) disent volontiers "Béni soit Dieu", mais là on cite Jésus comme s'il venait après Marie; c'est un peu bizarre... Il suffirait peut-être de couper en deux phrases, comme je l'ai fait ci-dessus en premier.

Pourquoi enfin s'adresse-t-on à Marie? Il y a une différence ici entre catholiques et protestants.
Pour moi les morts sont vivants, et je m'adresse à eux comme à des amis.
Dire qu'il s'agit d'une "prière" est certes ambigu. Mais les morts sont "dans le Seigneur". Et puis leur parler, c'est souvent leur faire une demande.
On dit bien à quelqu'un: "J'ai une prière à te faire" !

14.10.10
Sport et vie religieuse

Un peu de sport est conseillé à toute personne qui veut rester en bonne santé. Certaines communautés religieuses semblent malheureusement avoir fait l'impasse sur cet aspect de la vie; nous sommes aussi un corps, et il est bon de lui permettre d'exister!

Un de mes amis, membre d'une communauté dans le nord de la France, se voit ainsi refuser de prendre du temps pour son activité sportive préférée, parce que "cela donnerait un mauvais exemple aux autres"...
Heureusement je connais d'autres cas où on accepte que les membres puissent avoir une activité sportive: qui la piscine, qui un footing dans les bois, qui une sortie à vélo!

Une excellente conférence de Brian McLaren à de jeunes pasteurs insiste sur le fait qu'ils doivent réserver une partie de leur temps pour faire quelque chose qui leur plaît vraiment, même sans rapport avec la religion, et pour être avec des amis véritables, hors du cercle religieux. Voir ici (anglais; quatre vidéos en séquence, commencer au milieu de la première): "Pay close attention to yourself and to your internal climate!".
Des conseils à méditer par tous!

01.10.10
Au ciel, les travaux continuent...

En ce 1° octobre, fête de Thérèse de l'enfant Jésus qui est une de mes patronnes, j'ai "senti" (ce n'est pas le bon mot) quelques petits signes, et je me suis dit brusquement qu'au ciel, les morts - et spécialement les saints - agissent au long de leurs "journées" (!): ils cherchent à faire progresser l'amour - d'ailleurs Thérèse l'avait annoncé ("je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre..."). Et donc "ce n'est pas idiot" de s'adresser à eux, comme on téléphonerait à un vivant! Cela dit ils ont tellement de demandes qu'heureusement ils (elles) sont aidé(e)s par toutes sortes d'autres hommes et femmes!
Et ce soir il m'est venu une autre idée: à savoir que, au ciel "les travaux continuent"... : les défunts continuent à progresser vers Dieu; ils ne sont pas dans une attitude "statique", comme pourrait le faire croire, pour certains, le fait qu'on les ait déclarés saints; ils progressent dans l'amour!!

P.S.: Sur les signes, voir par exemple ce texte.

10.09.10
Plus facile après la mort?

Aimer, dès cette terre, ceux qui vous persécutent est certainement plus facile à dire qu'à faire.
Louer le Seigneur pour cette persécution est une attitude de foi dont il est plus facile de parler quand on n'est pas soi-même persécuté.
Je ne pense pas ici d'abord aux terribles persécutions qui visent les chrétiens dans diverses parties du monde, mais à un ami contre qui l'adversité s'acharne, y compris sous la forme d'autres chrétiens, sans doute bien intentionnés.
Aimer vraiment ces personnes qui vous font du mal est difficile: d'autant que les responsabilités des uns et des autres amènent à lutter, à décider, à se battre en somme. Le quotidien vous écrase; on ne peut pas "lever la tête du guidon".
Jésus nous demande d'aimer. Sans conditions. Et je pense aussi qu'aimer est plus important qu'agir : que si on choisit l'amour, Dieu s'occupera du reste.
L'amour, c'est d'accepter l'autre tel qu'il est, y compris dans son refus total de dialogue. De "louer Dieu pour la situation telle qu'elle est" (Merlin Carothers).
C'est dès cette terre que Jésus nous demande d'apprendre à aimer même nos ennemis. Les chrétiens s'imaginent parfois que "ce sera plus facile après la mort", parce qu'on sera plus en relation avec Dieu. Reconnaissons que nous n'en savons rien. Comme je l'ai écrit souvent et par exemple ici, il y a peut-être dans l'au-delà des courants et des épreuves difficiles.
Ecoutons Jésus aujourd'hui.

09.09.10
Prier avec l'Eglise, être avec l'Eglise

Je reprends le sujet que j'évoquais dans le billet "Relation avec l'Eglise? Ou relation avec Dieu et les hommes?".
Il peut arriver que l'on chante à l'Eglise des chants que je n'apprécie pas, voire qui contiennent des erreurs théologiques évidentes (le "qui souris et pardonne" du "Chez nous soyez reine"...). A une amie qui s'étonnait que je l'aie chanté, j'ai simplement répondu que je priais avec l'Eglise.
Si mon Eglise chante ce chant, je chante avec elle... Bon, je ne dis pas que je le fais toujours, mais je ne joue pas systématiquement la dissidence dans un moment pareil.
Prier avec l'Eglise, mais aussi être avec l'Eglise: aimer les membres de mon Eglise, quels que soient leurs défauts.
Aller aux réunions, pour que l'Eglise soit: que le corps se forme - ou ne se dissolve pas; même si telle ou telle réunion est inefficace et que je n'y peux- directement - rien...
Construire l'Eglise en étant avec l'Eglise; en aimant, serait-ce par une présence discrète et amicale.

01.09.10
Les gens difficiles

On est soi-même toujours quelqu'un de difficile - ou de détesté - aux yeux de quelqu'un d'autre; même si parfois on ne l'apprend que des années après.
Cela dit, vivre avec des gens difficiles demande beaucoup de foi et d'amour.
Le livre "Puissance de la louange" de Merlin Carothers montre combien une attitude humble de foi et de louange peut aider - (dans mon dossier téléchargeable voir notamment à partir de la page 14).
Ces jours-ci, quand je me lève, je demande au Seigneur que ma journée soit l'occasion de progrès dans son amour: que ce soir j'aie progressé dans l'amour!

Et il m'est venu à l'idée d'appliquer cette demande aussi aux rencontres avec des gens difficiles: si je sais que demain j'aurai à rencontrer quelqu'un dont le comportement me choque, ou avec qui les discussions sont exténuantes, je demande dès ce matin au Seigneur qu'après la rencontre avec cette personne j'aie progressé dans son amour, et non agi surtout selon mes sentiments.

28.08.10
Révélation, et élaboration

Spinoza voit semble-t-il dans la notion de révélation un ferment de discorde et de violence.
Il peut être intéressant dans cette perspective de voir dans le judéo-christianisme, et aussi dans la personne du Christ, la rencontre entre un courant ascendant et un courant descendant. L'homme imagine Dieu, précise son idée; Dieu vient à la rencontre de cette idée, que l'homme précise peu à peu, etc.
La révélation n'est plus alors violence (et/ou violence faite à l'homme); elle est dialogue, rencontre. L'homme "crée" Dieu en même temps que Dieu crée l'homme en l'aidant à grandir.
Dans le cas du Christ, cela correspond bien sûr à sa "double nature", selon l'expression théologique usuelle; mais aussi peut-être à un double mouvement en lui, où le Père se révèle progressivement à lui, et lui révèle sa nature de Fils, au fur et à mesure que lui-même dans le progrès de son itinéraire humain conçoit et comprend qui il est.

28.08.10
Demandons à changer!

Ce matin, messe chez les dominicaines. Fête de Saint Augustin avec des textes propres: prière de Salomon, et prière sacerdotale de Jésus.
Le prêtre nous parle de la prière et fait remarquer que Salomon - et Jésus! - demandent d'abord des choses pour eux-mêmes. Mais pas n'importe quoi.
La prière de Salomon est exaucée; ce qu'il a demandé pour lui même ("un coeur qui écoute"), c'est au service de sa vocation, au service des autres.
Nous aussi, ajoute-t-il, ne demandons pas que le voisin - que nous jugeons insupportable ou pécheur - change.
Demandons ce qui nous change nous-même, au service de l'amour.
Et nous serons exaucés.

12.08.10
Relation avec l'Eglise? Ou relation avec Dieu et les hommes?

Je lis parfois des textes, sur des sites que l'on pourrait qualifier de contestataires ou de progressistes (p.ex. Jonas, Garrigues et Sentiers, etc., ou l'inévitable Golias) sur le fait de "quitter ou non l'église" parce qu'elle est trop ceci ou pas assez cela.
Et cela me désole.
C'est avec Dieu que je me relie, par la foi et la vie spirituelle; un dieu d'amour, qui me dit d'aimer. Et donc je me veux relié à mes frères et soeurs en humanité; et notamment avec tous mes frères chrétiens, qu'ils soient trop ceci ou pas assez cela: qu'ils soient traditionalistes ou très "ouverts"; qu'ils soient catholiques, orthodoxes, évangéliques.
Quitter la famille des chrétiens n'aurait pour moi aucun sens, car elle est le lieu privilégié où j'entretiens ma foi. Et, au sein de cette famille très vaste des chrétiens, c'est bien dans ma famille locale - les chrétiens de mon quartier - qu'il me paraît normal de vivre ma foi: malgré les défauts éventuels des uns et des autres.
Le Pape et le Vatican me semblent "faire des erreurs"? La liturgie - et la théologie- me paraissent scandaleusement loin de ce qui serait souhaitable? La belle affaire! Ce que Dieu me demande, c'est d'aimer, pas de quitter mes frères. D'être au milieu d'eux comme Jésus nous a demandé d'être: "comme celui qui sert".
J'ai confiance en Dieu. C'est sa parole que j'essaie de suivre. Au milieu de ceux qui me sont donnés comme frères et soeurs, même si leur point de vue et leur action sont parfois très différents des miens.
Pour prendre un exemple, si ma grand-mère (née au 19° siècle) vivait encore aujourd'hui, elle aurait peut-être encore la forme de foi et de spiritualité que je lui ai connues, proches de celles du curé d'Ars; et je l'aimerais, comme je l'ai aimée.
L'amour doit rester premier, éclairé par l'Esprit.

09.08.10
Jésus, présence de Dieu

Je lisais tout à l'heure à propos d'Edith Stein (dont c'est la fête aujourd'hui) que sa mère, juive pratiquante, disait à sa fille: "Ton Jésus a été un homme bon. Mais pourquoi s'est-il fait Dieu?"
Cela m'a fait prendre conscience que pour beaucoup de juifs sans doute, comme pour les musulmans, l'idée qu'un homme puisse "être Dieu" est absolument inadmissible.
C'est, les chrétiens le savent, qu'il y a malentendu: Jésus n'est pas "le Père", "le tout".
Alors qui est-il? Et est-ce vraiment inadmissible pour un juif?
Jésus est "ce qu'il nous est possible de voir de Dieu quand Il se montre à nous sous la forme d'un homme". Et en même temps il nous révèle que l'homme est appelé à monter vers une divinisation, et que l'amour peut nous transformer, sans limites.
J'écrivais à propos de Jésus il y a quelques années:
"Qu'est-ce qu'un homme, quand il est complètement habité par l'amour? La réponse me paraît simple: c'est quelqu'un qui fait éclater les limites de la condition humaine".
Les juifs pourraient être ouverts à cette perspective: la Genèse ne dit-elle pas que Dieu a créé l'homme "à son image" (Gn 1,27) ? Un psaume ne dit-il pas "Vous êtes des dieux" (cf. Jn 10,34)? Et le Seigneur ne s'est-il pas montré à Abraham et à Moïse?
Pour Jésus comme pour un autre homme, il s'agit de percevoir peu à peu ce qu'il est réellement, au-delà de ce qui apparaît.
Ouverture à l'invisible, pourtant si proche...
Ouverture du coeur, qui nous fait découvrir que Jésus est bien ce qu'il dit. Qu'il est vérité, vie, amour.

04.06.10
"L'Esprit de Jésus les en empêcha" (Actes 16)

Mon imprimante est tombée en panne hier après-midi, au moment où je voulais imprimer un texte pour un ami prêtre qui part au Brésil; je le voyais hier soir. Le matin elle marchait encore.
J'y ai vu un signe du Seigneur, qui pensait sans doute que donner ce texte à mon ami n'était pas approprié.
Et, devinez quoi? Alors que j'ai contacté hier le Service après vente (pour un échange gratuit) et qu'ils doivent m'envoyer un transporteur, ... ce matin l'imprimante remarche!
J'y vois vraiment un signe très fort; d'autant que c'est avec des amis charismatiques que nous dinions hier.
 
Isaïe dit (je paraphrase, mais allez voir le vrai texte, qui n'est pas mal non plus):
"Je crée les pannes et je les répare; c'est moi, le Seigneur, qui fais tout cela" (d'après Is 45,7).
 
"A vous d'en juger, car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu" (Actes 4,20).

10.04.10
Foi et amour

Dans la ligne de mon récent exposé sur le salut, je me dis qu'au fond, foi et amour sont très proches l'un de l'autre si on les énonce comme suit:
La foi, c'est d'accepter d'entrer en relation avec Dieu. L'amour, c'est d'accepter d'être en relation vraie avec les autres...

2.04.10
Prier, c'est être

Une de mes façons de prier, ces temps-ci, consiste d'abord à fermer les yeux. Et à constater que de temps en temps je les rouvre, notamment parce que j'ai entendu un bruit, ou parce que ma curiosité m'attire vers un objet extérieur; ou tout simplement parce que mon esprit a vagabondé et que j'ai oublié mon intention de rester les yeux fermés.

L'étape suivante, c'est d'accepter, sans m'en préoccuper, que mon esprit se tourne tantôt vers mon corps, avec ses douleurs et ses sensations, et tantôt vers Dieu. Après tout, nous sommes entièrement créés par Dieu, et appelés à être entièrement "en Dieu". Il est donc naturel que nous allions vers lui tels que nous sommes; et que l'état de notre corps fasse partie de notre souci.

Cela conduit à accepter d'être, tel qu'on est, en relation avec Dieu. Sans projet particulier autre que d'être! C'est en ce sens que je dis dans le titre de ce billet que "prier, c'est être".
Ensuite bien sûr la prière réelle se formule en moi de temps en temps. Et je ramène éventuellement à elle mon esprit qui s'égare.

17.01.10
"Pété un câble?"

Une amie astronome me parlait d'un de ses collègues. Il est convaincu me disait-elle que des extra-terrestres sont présents autour de la terre, mais ont choisi de ne pas se manifester. Elle concluait: "A mon avis il a pété un câble". Penser cela lui paraissait complètement farfelu, sans aucun rapport avec une attitude scientifique normale.
Je m'en suis souvenu en relisant ce que j'ai écrit, "avec mes mots à moi", dans le texte Vous croyez en Dieu, avec le monde tel qu'il est?: j'y parle de "l'immense bonheur de vivre avec Jésus dès à présent".
Outre qu'il s'agit là d'une formulation très approximative (je ne "vis pas" vraiment avec Jésus), il me semble à la réflexion que cela fait partie des expressions strictement dénuées de sens pour beaucoup de non croyants.
J'envisage de développer d'ici quelque temps une réflexion sur les façons de parler et d'être que les chrétiens devraient adopter pour être vraiment en dialogue avec les autres hommes. Je suis loin du compte - comme tous les autres chrétiens j'en ai peur!

03.01.10
Puissance de la louange, dans "La Bonne Nouvelle"

La revue "La Bonne Nouvelle" (http://www.labonnenouvelle.fr/) publie un numéro largement consacré à la puissance de la louange selon Merlin Carothers. Les pages 8 et 9 de ce numéro reprennent, avec mon accord, l'essentiel de mes "réflexions personnelles sur la louange" sur le site "Choisis d'aimer".

29.12.09
Parler peu, dire du bien

Homme au milieu des hommes, j'essaie peu à peu d'appliquer plusieurs règles que j'ai recueillies.
Les deux plus simples à énoncer, même si elles sont difficiles à mettre en pratique, sont les suivantes:
- "Là où les gens sont nombreux, parler peu" (Thérèse d'Avila); et
- "Dites du bien, vous ferez du bien".
Cette deuxième proposition rejoint d'ailleurs ce que l'on appelle les "trois filtres de Socrate": ce que l'on veut dire est-il vrai, est-il bienveillant, est-il utile?.

Plus généralement, j'essaie de prendre conscience, le plus souvent possible, que ce soit dans un magasin ou en réunion, de l'ensemble des gens qui sont présents autour de moi, et de les penser comme un groupe dans lequel j'essaie de vivre avec amour, comme un disciple.
En liaison aussi avec la dimension verticale de la prière: en lien avec l'Esprit qui est présent et qui nous guide.

Une autre attitude utile est de se rappeler que lorsqu'on parle avec quelqu'un il faut surtout l'écouter: un interlocuteur apprécie toujours d'avoir été écouté. Savoir rester silencieux est de toute façon une bonne règle de vie, qui évite d'épuiser les autres par ses paroles. 16.12.10

25.12.09
"Bénissez, ne maudissez pas!"
    (Romains 12,14)
J'aime beaucoup un texte de que Pietro de Paoli vient d'écrire sur sa page Facebook (accessible à tous ceux qui ont un compte Facebook). En voici quelques extraits:

"Les évêques de France invitent à fêter Noël autrement, permettez que je nous suggère de regarder Noël autrement.
"Autrement, c’est-à-dire sans nous draper dans une austère condescendance pour toiser la vaine agitation, la fièvre acheteuse, la consommation outrancière de nos contemporains, en un mot, le matérialisme exacerbé.
"Changeons de lunettes, et regardons de près, de très près, non plus la fourmilière humaine, mais chaque être humain, cette femme, cet homme, cette famille. "Que voyons-nous ?
"Quels incroyables efforts déployés par Patricia, pour rassembler la famille, quelle organisation pour héberger les parents venus de loin, pour aller chercher la tante Alice à la gare, pour que la maison soit belle, accueillante !"
Etc.. !

Voilà une façon d'être chrétien que j'aime! De regarder ce qui est avec amour, et de s'associer à tout ce que l'on voit de la peine des hommes, de leurs actions fraternelles!
Chapeau !

6.12.09
"Ma boussole, c'est le royaume"

Il m'arrive d'expliquer que, sur notre chemin, Jésus est à la fois notre boussole et notre bâton: notre boussole parce qu'il nous indique la direction; notre bâton, parce que nous pouvons nous appuyer sur lui, par sa parole et ses sacrements.
Cela dit, de plus en plus pour moi, c'est la vision du royaume qui me sert de référence. Le royaume, le salut, tel que je l'ai déjà exposé par exemple ici ("neurones intelligents") et (royaume "des cieux"?), c'est le développement d'une trame d'amour entre tous les hommes, dès ici et maintenant.

Au sein de ma paroisse, comme au sein d'autres groupes auxquels je suis amené à participer, c'est bien cette vision du royaume, en train de commencer et de se chercher ici et maintenant, qui me sert de repère: l'Eglise, telle qu'elle est, avec toutes les bonnes volontés parfois maladroites qui la composent, avec les convictions diverses de ses participants, parfois en conflit entre eux, avec les faiblesses de chacun, je la vois comme une ébauche en cours de la relation générale d'amour voulue par Dieu.
Le royaume n'est pas quelque chose qu'on imagine. Il est là, sous nos yeux, si nous savons regarder avec amour.
Et c'est cette "vision" du royaume, cette direction dans laquelle regarder, qui est souvent ma boussole, chaque fois que je suis au milieu d'un groupe de chrétiens; disciple parmi les disciples, dans l'amour.

23.11.09
Sur la liberté (brève réflexion)

Les philosophes discutent de savoir si l'homme est libre (voir aussi le résumé que j'ai fait d'un livre de F.Gonseth).
Il me semble qu'une façon d'approcher le problème est de penser que plus on voit les choses de haut, plus on est libre: on perçoit mieux les différents éléments, les possibilités, les conséquences. Cela rejoint d'ailleurs mes idées - encore mal exprimées par écrit - sur tout ce qui est "niveaux meta".
Donc l'homme - surtout en Occident - a acquis des possibilités de liberté croissantes; ce qui n'empêche pas certains d'être esclaves de leurs passions.
Et c'est là aussi que Dieu intervient: "la vérité vous rendra libres". Entrer dans l'amour de Dieu, se "libérer" peu à peu des attachements ou enfermements divers que l'on a, c'est entrer dans une liberté toujours plus grande.

18.11.09
"Zut, un péché sur ma veste!"

Depuis quelque temps je ne travaillais plus sur mes textes de type "Approches", essayant plutôt de vivre d'abord mon christianisme jour après jour.
Mais parfois il y a quand même des homélies ou autres interventions de prêtres qui me font bondir.
"Pourquoi cette agressivité en nous?" disait le prêtre tout à l'heure. "Parce que l'homme a dit 'oui' au péché". Et il ajoute peu après: "Il faut la prière de l'Eglise pour que la personne soit libérée de ce péché" ...
Serai-je un jour capable de discuter calmement avec des personnes qui tiennent des raisonnements pareils? Cela me met "hors de moi"!
Car je vois dans ce genre de présentation du péché au moins deux ou trois problèmes graves. Le premier, double, est d'une part de considérer que l'agressivité est un péché, et d'autre part que le péché de l'homme, sur terre, est une "faute" due à une attitude incorrecte devant Dieu. Le péché - sauf sans doute cas très particuliers - tient à notre imperfection, et pas à un vilain "oui" que l'on aurait dit à Satan.
Le deuxième est de voir dans le péché comme une "tache" qu'il est possible d'enlever avec le bon détachant (Jésus): alors qu'il est la trame même de notre pauvre existence, basée sur des envies, des désirs, des choix "égoïstes". L'absence de péché, c'est l'amour total. Plus on progresse dans l'amour, et plus on se voit pécheur à chaque instant et d'une multitude de façons.
Et le troisième problème, peut-être le plus grave, est de sembler vouloir exorciser publiquement quelqu'un qui reconnaît avoir de l'agressivité, pour "libérer" la personne. Alors là je dis: danger! Danger psychologique: mettre dans la tête des gens des attitudes de volontarisme et de refus de soi-même qui peuvent conduire à des catastrophes; et danger social, de type sectaire.
Je n'imagine pas le brave Pape Jean XXIII, un de mes modèles, s'exprimer ainsi.

26.10.09
Foi juive, foi de Marie

Je viens d'écrire sur le blog un commentaire sur le nouveau Théo, et notamment, en post scriptum, sur l'insuffisance, à mon sens, de l'importance donnée dans ce livre à la foi et à la révélation du premier testament. Peut-être cela s'articule-t-il autour de détails. Par exemple, à la page 173, le paragraphe sur la foi des anciens juifs est appelé "La foi juive". Rien de choquant à cela, mais toute la lecture et la réflexion que j'ai sur la Bible depuis longtemps m'amène tellement à voir dans le premier testament (et non "l'ancien" comme dit le Théo) la montée progressive de la révélation du Dieu unique, que tout ce qui sépare trop me gêne.
Car Marie, en particulier, et les auteurs des évangiles aussi, étaient complètement baignés dans cette histoire sainte que leur peuple vivait. Quand j'en parle, j'en parle comme de notre histoire, à nous les croyants au Dieu des parents de Marie, peuple dont les juifs font partie, hier comme aujourd'hui.
Marie, avant l'annonciation, était-elle plus loin de Dieu que nous? Pour moi, comme je l'ai écrit à diverses reprises, elle est la plus belle fleur d'Israël: mais c'est parce que tout un terreau de croyants au Dieu tout autre avait préparé sa venue, croyants dont les écrits continuent à illuminer notre prière de chrétiens.

26.10.09
Jésus aimait Judas

Commençant à mieux comprendre ce que c'est que "être disciple", je repense à Judas, surtout à la lumière du "Testament" de Christian de Chergé qui appelle son assassin son frère, et fait allusion à la phrase du Christ: "Il ne sait pas ce qu'il fait".
Jésus a sans doute pensé cela aussi de Judas, et il l'aimait, malgré la "bêtise" qu'il a faite: tous les hommes n'en font-ils pas?
Maria Valtorta, que j'avais beaucoup aimé lire il y a quelques années, nous montre Jésus parlant longuement et fréquemment avec Judas, et souffrant de ne pouvoir le rendre meilleur.

25.10.09
Le salut, objet d'espérance

Romains 8,24 est un passage dont aucune traduction ne me paraît satisaisante. En grec, c'est "τη γαρ ελπιδι εσωθημεν", ce que l'on traduit souvent: "par l'espérance nous avons été sauvés", ou encore "dans l'espérance ...".
Je viens de m'apercevoir que, si on considère que Paul parle du salut final, alors les choses s'éclairent. Car le salut est du "déjà là" et du "pas encore là". La traduction peut alors devenir: "Notre salut reste objet d'espérance".
Ce qui est cohérent avec la phrase suivante: "Voir ce qu'on espère, ce n'est plus l'espérer".

24.10.09
Plus qu'un "signe" de Dieu

J'ai souvent écrit, dans le passé, sur les signes presque impalpables à travers lesquels on sent que Dieu est présent.
Une amie vient de me raconter quelque chose qui va un peu plus loin: elle et son mari sont charismatiques, et un jour il participe seul à un groupe de prière. Quelqu'un dans ce groupe reçoit une image: "Je vois une pierre blanche sur laquelle quelque chose est marqué; on jette cette pierre dans l'eau, et elle s'en va avec le courant". Le mari de mon amie rentre chez lui, et sa femme lui dit: regarde ce que je viens d'acheter! Et elle lui montre une pierre, blanche, avec une inscription dessus. Or ils envisageaient de déménager, mais hésitaient. Tous deux ont vu là une intervention claire du Seigneur.
Il s'agit là de plus qu'un signe comme je les perçois parfois: l'image reçue est vraiment un message de Dieu, en tout cas lorsque, comme dans le cas présent, elle est confirmée ensuite par des faits.
Les charismatiques sont un témoignage formidable que Dieu peut parler à chacun aujourd'hui, de diverses façons (qu'il soit charismatique ou pas).

21.10.09
Christian de Chergé et l'Islam

Le réseau "Net for God", aussi appelé "Fraternité oecuménique internationale", vient de diffuser sous forme de DVD un film sur Christian de Chergé (il n'est pas encore en ligne). J'ai eu l'occasion de voir ce film hier mardi.
Je connaissais l'histoire de ce moine trappiste, solidaire de l'Algérie, assassiné avec plusieurs de ses frères. J'avais par contre oublié la théologie très ouverte qui l'accompagne, voyant dans l'Islam, si je me rappelle bien, une "voie de salut". Le père Salenson, de l'ISTR de Marseille, commente de façon très utile cette approche; il a écrit plusieurs livres à ce sujet.
Je recommande tous les films de Net for God, d'une qualité spirituelle exceptionnelle: par exemple celui sur Jean Vanier, ou celui sur Hrant Dink. Ils sont visibles en ligne.

Autres notes

2.2.11 Cimetière
En passant près d'un cimetière tout à l'heure je me suis dit: "Au cimetière, on ne trouve que les vêtements des gens.."
Je veux dire, on l'aura compris, que eux ne sont pas là. On a mis là simplement ce dont ils se sont "dépouillés".

2.2.11 Blessé, et "bête"
En réfléchissant sur les réactions de tension que je ressens parfois dans certaines situations (exemple: une voiture qui me talonne...), j'ai pensé que je pouvais me décrire, en ces circonstances, comme quelqu'un de "blessé": c'est à cause de mes fragilités que je ressens ces tensions - qui peuvent conduire au péché (dire du mal, etc.).
Dans d'autres cas, mes réactions concerneront la partie "animale" en moi; c'est alors "la bête" en moi qui agit par réflexe.
Je note tout cela en lien avec mes réflexions sur le péché.

18.1.11 "Il m'a sauvé car il m'aime"
Cette phrase figure au moins deux fois dans la Bible (Ps 18/17 v.20 et 2 Samuel 22,20); et elle est reprise comme refrain de psaume dans certaines communautés ("De sa main le Seigneur m'a relevé, etc."). Mais... elle me choque! En effet elle peut choquer ou désespérer ceux qui ne sont pas encore entrés dans un chemin de foi suffisamment approfondi.
Deux ou trois sujets à étudier par conséquent:
- Quelle est la façon d'énoncer notre foi qui conviendrait en la circonstance? (Cela rejoint mon travail "Approches" et aussi la question de la présentation du christianisme)
- Comment expliquer le sens de ces passages (étude biblique - ce n'est pas si difficile),
- Et enfin, que dire pour ceux qui sont prêts à les entendre spirituellement, mais qui restent un peu troublés (accompagnement spirituel).
Voir aussi: Il nous sauve.

9.1.11 Rendre un "culte" à Dieu?
La récente création de la Conférence des responsables de culte en France, dont je me réjouis, m'amène cependant à m'interroger sur le mot "culte": ce n'est pas un mot que j'utilise personnellement...
C'est un mot courant de la langue française, utilisé tant par nos amis protestants que par l'administration (ministre de l'intérieur et des cultes) et par les catholiques (ministre du culte; culte des saints etc.). Mais il ne correspond pas à la façon dont je pense ma relation à Dieu: je ne lui rends pas un culte, car j'ai en tête la phrase de l'évangile: "Je ne vous appelle plus mes serviteurs, mais mes amis"; donc je le prie, je l'écoute, etc. Et à la messe je célèbre la joie d'être avec lui.

8.1.11 "S'oublier soi-même"? Cela ne me paraît pas chrétien, quoi qu'en disent certains textes (rares) que l'on trouve sur Google. Il s'agit d'aimer les autres "comme soi-même" et non "plus que soi-même" (ce qui n'empêche pas d'aller jusqu'à mourir par amour, comme Jésus, il faudra en reparler).
Comme je l'ai écrit: "Celui qui ne s'aime pas lui-même, alors qu'il se voit constamment, comment peut-il prétendre aimer les autres, qu'il connaît moins?".
Cela peut conduire, selon les jours et les heures, à donner priorité à son propre plaisir! On essaie bien parfois de faire plaisir aux autres! Voir ce qu'en dit Brian McLaren à des séminaristes (texte anglais), et par exemple ceci: "Votre plus grand atout, ce sera le climat interne de votre coeur".

30.11.10 - Un chrétien, c'est quelqu'un dont la vie est donnée ; ou du moins qui se donne au Seigneur pour qu'il fasse de sa vie une vie donnée.
Mais donnée à qui? Aux autres hommes évidemment! Pas à l'église.
Imagine-t-on qu'un des "Douze", du temps de Jésus, ait considéré que son rôle était de donner sa vie au service du groupe des disciples, et non de l'ensemble des hommes? Non, on ne peut pas l'imaginer.
Nous sommes les successeurs des disciples, et Jésus est auprès de nous.
L'église n'est pas une entreprise que nous faisons fonctionner.
Comme des disciples, donnons, avançons au large!
    Voir aussi "Est-ce par amour?"

4.10.10 - De nombreuses bibles sont disponibles sur Internet, mais peu sont en pratique utilisables par des gens de niveau simple: seule la Segond 1910 présente une première page avec la liste des livres. Elle est en outre en deux colonnes (Ancien et Nouveau Testament); puis le texte est clairement séparé en versets.
Bravo aux webmestres d'avoir pensé à une telle simplicité, utile aux plus petits parmi nous.

3.10.10 - Une différence entre les "pasteurs" catholiques et protestants est - sauf mauvaise compréhension de ma part - que les catholiques "reçoivent" leur sacerdoce (spirituellement, puis hiérarchiquement) et l'exécutent, tandis que les pasteurs protestants choisissent leur vocation, et en créent assez largement le contenu. En tout cas cette différence est sous-jacente me semble-t-il.

10.09.10 - Une des idées de McLaren et des autres chrétiens "émergents" est que nous avons quitté l'époque "moderne" pour entrer dans l'époque "post-moderne".
Un certain nombre de certitudes qu'avaient les hommes au 20° siècle (cf scientisme) sont dépassées.
"A l'époque 'moderne', écrit McLaren, les gens pensaient que les grandes vérités étaient claires, qu'il y avait du noir et du blanc, pas de flou, pas de mystère. Les hommes de l'antiquité pensaient bien différemment, vivaient dans un monde bien différent. Le texte de la Genèse n'a nullement l'intention de parler de 7 jours de 24 heures!" (d'autant que le soleil n'est créé qu'au 4° jour...)
"Les fondamentalistes ont peur de l'incertitude; beaucoup d'athées de leur côté ont peur que la religion signifie la certitude." (The story... chap 14)

10.09.10 - Pour louer Dieu dans la situation telle qu'elle est (Merlin Carothers), une des choses à faire est de s'entraîner à voir les divers aspects d'une réalité: de voir aussi les choses différemment... De voir le réel autrement.

9.09.10 - Chez McLaren, je note aussi son extraordinaire bienveillance et ouverture vis à vis de ceux qui ne pensent pas comme lui. Je l'avais déjà constaté quand je l'ai rencontré, et le constate tous les jours dans son blog, mais c'est aussi visible bien-sûr dans ses livres: et à nouveau dans "The story..".
A propos de personnes qui raisonnent en "either or" (la Bible dit littéralement vrai, elle est parole de Dieu, ou alors vous n'êtes pas chrétien), il commente tout en douceur: "Il n'est pas facile de garder sa foi dans le monde actuel, il y a toutes sortes d'attaques; donc ils s'accrochent à la foi dans une attitude défensive; et si quelqu'un comme moi arrive et semble vouloir assouplir les choses, ils ont l'impression que je capitule, que je suis un traitre." "Ce que je dis remet en cause leurs certitudes; mais leur foi est solide et sincère".

9.09.10 - Dans une note précédente j'ai déjà évoqué le livre de McLaren que je suis en train de lire, "The story we find ourselves in".
Le chapitre 7 proposait une analyse intéressante des deux récits de la création, et des réflexions - qui méritent discussion - sur le péché.
La fin du chapitre 12 et le début du chapitre 13 analysent cette fois la vocation d'Abraham (Genèse 12), avec les répétitions de mots, et surtout l'idée qu'il s'agit pour Abraham et ses descendants d'être une "bénédiction pour les autres"; il ne s'agit pas de conquérir les peuples voisins et de créer un empire; et cette mission, d'être une bénédiction pour les autres peuples ("blessed-to-be-a-blessing"), n'exclut pas les épreuves. Suit une réflexion sur l'attitude prêtée à Dieu par le récit: "je maudirai" les peuples qui te maudiront... Pas la moindre idée de "malédiction éternelle" ici, mais peut-être simplement: "je ne favoriserai pas", ou "je m'opposerai".

7.09.10 - Dans le livre "Une nouvelle chance pour l'évangile" (voir Une pastorale de l'engendrement), je découvre la contribution brève et fine de Sophie Tremblay "Le dialogue pastoral revisité" (à propos des demandes de baptême etc.), avec notamment des réflexions sur les divers types de dialogue ("dialectique" ou "dialogal"), et sur la nécessité d'apprendre la "grammaire religieuse" des demandeurs pour y découvrir le cheminement de la grâce, dans une attention au mystère de l'autre.
Une double référence à Wittgenstein n'a pu que me faire plaisir.

7.09.10 - "Des gens que l'église compte pour rien" (1 Corinthiens 6,4), ou "qu'elle méprise" (TOB) !
On nous lit cela bien tranquillement à la messe aujourd'hui. Hier ce n'était pas mieux: "Livrez le au pouvoir de Satan, et son être de chair sera détruit"...
J'insiste, dans "Approches", sur le fait que le nouveau testament, comme l'ancien, est daté. Quand cela concerne des aspects secondaires de la théologie, c'est ennuyeux mais pas dramatique. Ici on entre dans l'inadmissible - du point de vue de notre époque.
Certaines adaptations l'ont compris et modifient ce genre de passages, qui n'ont plus de sens et peuvent scandaliser. C'est l'esprit qu'il faut transmettre et non la lettre.
Dans le premier cas, certains expliqueront doctement que Paul fait peut-être de l'humour: la traduction doit alors le mettre en évidence. Dans le deuxième cas (1 Co 5,5 - "livrer à Satan"), la vérité est que personne ne comprend ce que Paul avait en tête (j'ai consulté plus de 15 ouvrages; TOB et Osty se contredisent)... Et on le lit au paroissiens comme "Parole du Seigneur" !
Pourquoi et comment son "être de chair" sera-t-il détruit? Il faut proposer une hypothèse sur ce que Paul veut dire, et ensuite le traduire en théologie d'aujourd'hui - c'est à dire dans une approche où l'amour est la clef !

6.09.10 - "L'histoire dans laquelle nous nous trouvons" (McLaren "The story we find ourselves in" chapitre 7) "est, comme le montre la Genèse, une histoire d'émergence à partir du chaos... On pourrait presque dire une histoire d'évolution".
Et avec le salut, c'est une nouvelle création qui commence, "Dieu mettant de la vie et de l'ordre dans notre désordre".

6.09.10 - Une très bonne question, par un lecteur de McLaren: "Est-ce que Dieu intervient, ou pas?" (anglais)

6.09.10 - Le rôle d'un parti politique n'est pas de produire des idées... Authueil

5.09.10 - Le livre "La philosophie pour les nuls" présente, dans son chapitre 4 ("N'oublions pas Jérusalem!") une réflexion intéressante sur la pensée hébraïque ancienne: philosophie sans en porter le nom, complémentaire de la pensée grecque et bien différente.

3.09.10 - Bon article sur le centre islamique de "Ground Zero" dans ce blog.

 

 

 
   

 

 

 

Image de nuages extraite d'une photo de Roland Trenzel