Il y a les catholiques qui pensent que le Pape a toujours raison et que le Vatican ne fait jamais d’erreur. Et puis il y a ceux qui se rappellent qu’il y a eu de mauvais papes (c’est mal de dire cela? ce fut la cause de la Réforme!), et qui pensent que tout n’est pas blanc au Vatican.
Dans le contexte actuel de « problèmes » successifs posés par le Vatican (Mgr Williamson, l’excommunication de Recife, l’affirmation sur le préservatif), cela fait du bien de lire « Le rêve de Jérusalem », du Cardinal Martini, sur lequel je viens d’écrire une note de lecture.
Combien différente serait l’Eglise catholique si Martini avait élu Pape! Pour lui, par exemple, ce qui est important, c’est que les gens pensent au lieu de se laisser pousser par les circonstances: « la question de savoir s’ils sont croyants ou incroyants vient après ». Des jeunes, il veut faire des partenaires égaux: « sont-ils encore disposés à nous critiquer, ou bien s’éloignent-ils en silence? »
Et sur Humanae Vitae! Dans un très beau chapitre sur l’amour, il évoque « le signe de grandeur que ce serait si l’Eglise était capable de reconnaître ses fautes et son manque de lucidité d’hier », en approchant la sexualité et la contraception d’une façon beaucoup plus centrée sur l’amour.
Sans compter le passage où, un peu comme Dostoievski l’évoquait avec son « Grand inquisiteur », il imagine que le Christ, s’il vivait aujourd’hui, « combattrait tous les responsables de l’Eglise » de la même façon que, jadis, les Pharisiens. Par amour.