Un prêtre qui vient de lire mon livre « Le fait Jésus » (sorti de l’imprimerie depuis quelques jours, mais pas encore en librairie) m’écrit en substance:
Le centre de votre « thèse » semble être de vous opposer à une hypothèse théologique que je n’ai jamais crue adéquate. Vous luttez contre une théologie de la rédemption, et cela vous entraîne à refuser toute théologie de la rédemption…
Ce que ce lecteur appelle ma « thèse » (l’absence de chute d’Adam) n’est qu’une petite partie du livre, et certainement pas son objectif principal qui est de ne pas partir du vocabulaire traditionnel, mais des « faits » (Jésus nous montre comment aimer – il nous montre que l’existence continue après la mort).
Si je comprends bien, ce prêtre est d’accord qu’il n’y a pas eu de chute (cf. mon billet de blog du 27 mars), mais pense que le concept de rédemption reste utile.
Je refuse pour ma part ce genre de concept pour plusieurs raisons:
– Parce que c’est un terme compliqué, non compréhensible par l’homme d’aujourd’hui, avec qui je pense qu’il est possible de parler « dans sa langue ».
– Parce que c’est un terme discutable, que même Bernard Sesboüé semble écarter (p. 173 de « Jésus-Christ l’unique médiateur »).
– Parce que le terme simple équivalent que propose B.Sesboüé, à savoir libération, correspond lui aussi à une image que je crois en partie dépassée: il y a des hommes et des femmes qui peuvent vivre leur conversion au Christ comme une libération, d’autres pour qui préféreront la décrire comme l’entrée dans un « plus d’amour ».
Parlons d’amour!
Le renversement total que je propose n’a rien à voir avec la contestation de telle ou telle thèse théologique particulière. Ce renversement, c’est de « partir de zéro » (voir livre p.71-72), et de dire aux hommes ce que nous savons:
« Voilà un homme qui m’a ouvert à l’amour. Ne viendrait-il pas de l’au-delà? » (d’après Jean 9,25 – et 4,29)