Péché « originel »; chute?

En relisant divers livres ou résumés de livre (Maldamé, Euvé, Martelet..) sur la question du péché des origines/originel, je me rends compte que tous semblent avoir plus ou moins en tête que les hommes, depuis l’origine, se sont mal servi de leur liberté, ce qui justifie sans doute la phrase de la liturgie comme quoi nous nous sommes « détournés de Dieu ». De ce point de vue, je m’en aperçois, il n’y a guère lieu de faire une différence entre « péché des origines » (Adam) et péché originel. Comme dit Saint Paul, « tous ont péché ».
Et donc pour ces auteurs cela ne change finalement pas grand chose qu’Adam ait existé ou pas: il y a eu une ou des fautes quelque part, qui expliquent qu’il ait fallu que que Jésus vienne nous faire « remonter« .

De mon côté je suis tout à fait d’accord qu’il a « fallu » que Jésus vienne pour nous faire « monter » vers moins de péché. Mais je me représente l’évolution de l’homme comme étant le passage depuis un état quasi animal vers un état de plus en plus conscient. Dieu est venu former Israël, pour monter vers plus d’amour: première montée. Puis Jésus est venu: deuxième et décisive montée!

Un animal, cela se bat, cela agit selon ses instincts. L’homme primitif aussi. Je ne vois pas la place pour une chute. Mais je vois la nécessité de l’aide de Dieu pour nous guider vers l’amour.
Loué soit son nom !

(PS: Comme je l’ai déjà dit ailleurs, le péché « originel », comme situation profondément pécheresse de tout homme venant au monde, est une réalité qui me paraît indiscutable: nous sommes pécheurs dès notre origine!)

4 juin: Voir aussi le billet: « L’homme préhistorique péchait-il?« 

4 réflexions sur « Péché « originel »; chute? »

  1. Ph.Lestang Auteur de l’article

    Le texte ci-dessus, forcément résumé, ne mentionne ni le « problème du mal », auquel Jésus lui-même ne nous a pas apporté de réponse véritable (voir étude du Père Duval-Arnould), ni non plus Satan.
    Il est clair dans la Bible qu’il y a dès les origines une action de Satan contre l’homme; mais je ne vois pas dans l’histoire des hommes, primitifs ou pas, de changement de direction qui serait une sorte de refus de Dieu.

  2. m.j. carita

    « Je ne vois pas dans l’histoire des hommes de changement de direction qui serait une sorte de refus de Dieu ». Pour une personne qui connaît bien la Bible, il est facile de se rendre compte combien de fois l’homme prend la mauvaise direction. Le peuple d’Israël en est une illustration vivante. Les prophètes n’ont cessé de rappeler le peuple à sa vocation de servir Dieu, alors qu’il s’en détournait et recherchait si souvent les idoles. Alors peut-être est-ce une erreur de chercher UN (seul) moment historique démarquant une fois pour toutes le refus de Dieu par l’homme. Chacun de nous ne peut-il lors d’une relecture de sa vie clairement identifier les moments de refus et détournement de la voie de Dieu? Adam et Eve seraient le paradigme de ce refus chronique de Dieu parce que nous sentons confusément que le divin nous habite mais nous voudrions déjà l’être, sans passer par la divinisation par l’Esprit, par l’intégration en nous de l’amour de Dieu?

  3. Ph.Lestang Auteur de l’article

    Je peux être d’accord avec ce que vous dites, à savoir le « refus chronique » de l’homme de monter vers plus d’amour. Mais y voir une « chute » ayant eu lieu à un moment dans le passé, comme semblent le faire certains, c’est autre chose: Quel était l’état antérieur à cette chute?
    (Voir sur la page http://www.plestang.com/fait-jesus3.php la deuxième remarque reçue, qui suppose manifestement un tel état).
    Sinon, dire que nous sommes pécheurs, j’en suis évidemment d’accord.
    Voir l’autre billet cité: « L’homme préhistorique péchait-il? » Y a-t-il eu une époque sans péché?

  4. Philippe LESTANG

    Je retrouve sur Google Plus » (dont je croyais qu’il avait été supprimé par Google) les quelques phrases suivantes, en vrac:

    Claude Bernard – Une citation entendue hier de son Introduction à la méthode expérimentale se rapproche de ce qu’a écrit, plus récemment, Ferdinand Gonseth (voir sur mon site): être capable de remettre en cause ses théories!

    Joli texte de Joseph Moingt, dans son livre Croire quand même:
    « Il se ferait une circulation du discours de la foi entre l’autorité, qui rappelle ce qui s’est toujours dit ou fait, les théologiens, qui montrent que cela s’est dit ou fait tout autrement et pourrait donc être compris très différemment, et les communautés chrétiennes, qui se réclameraient de leur expérience de la vie de la foi et de la vie du monde, éclairée par l’Esprit Saint, pour suggérer des changements de langage ou de pratique ». (p.68)
    (Sans oublier les changements de concepts?)

    Bernard Sesboüé:
    « On a peut-être eu tort de substantiver (l’action de Jésus) en parlant de rédemption, … de sacrifice … »
    « Il est meilleur de parler de délivrance … »
    Jésus-Christ l’unique médiateur pp. 11 et 173

    Et une intéressante citation de Gustave Martelet:
    « Ce n’est nullement au péché que nous devons le Christ, mais à l’amour de Dieu qui se fait homme pour nous diviniser » (Libre réponse à un scandale, p.40)
    (Ce qui ne supprime pas les remarques que je fais sur mon blog (27 mars http://www.plestang.com/blog/2012/peche-originel-chute).

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